VMC en rénovation : avez‑vous bien protégé votre santé ?

Vous avez rénové la maison, posé une belle isolation, changé les fenêtres… et pour être sûr de bien faire, vous avez fait installer ou conservé une VMC simple flux. Logique. Pourtant, quelques mois plus tard, votre sommeil n’est plus réparateur et vous avez plus souvent cette toux qui traîne. Pourquoi ?

Quand on rénove une maison, on pense isolation, fenêtres, chauffage… et souvent, on installe ou on conserve une VMC simple flux pour « faire le minimum » en ventilation. Pourtant, cette solution, bien que répandue, montre ses limites. Et les études françaises le confirment : près de 60 % des VMC simples flux ne fonctionnent pas correctement. Mauvais débits, entretien absent, déséquilibre des pressions… les conséquences sont réelles sur la qualité de l’air intérieur.

Ce que fait (et ne fait pas) une VMC simple flux

La VMC simple flux extrait l’air des pièces humides (cuisine, salle de bain) et laisse entrer l’air neuf par des grilles en façade. Mais :

  • L’air entrant n’est pas filtré : il peut contenir pollen, particules fines, pollution de rue, odeurs, etc.
  • La ventilation est partielle : elle ne couvre pas toutes les pièces, notamment les zones de repos ou les pièces fermées.
  • Elle crée une dépression intérieure : l’air est aspiré depuis l’extérieur… mais aussi depuis les sous-sols, les vides sanitaires ou les murs poreux, favorisant l’entrée de radon, d’humidité ou de poussières.

Ces défauts sont amplifiés en rénovation, où l’isolation thermique renforce l’étanchéité du bâti et concentre les polluants intérieurs.

La solution : une centrale de traitement d’air en surpression

Contrairement à la VMC simple flux, une centrale de traitement d’air (CTA) injecte de l’air filtré dans le logement, créant une légère surpression. Cela change tout :

  • L’air neuf est filtré : les polluants extérieurs sont arrêtés avant d’entrer.
  • La surpression empêche l’aspiration de polluants du sol ou des murs : le radon, les spores de moisissures ou les odeurs de cave ne remontent plus.
  • L’air est distribué dans toutes les pièces : pas seulement les pièces humides, mais aussi les espaces de vie, les couloirs, les chambres.
  • L’humidité est régulée : en injectant un air sec et filtré, la CTA aide à stabiliser l’hygrométrie du logement.

 

Pourquoi c’est adapté à la rénovation

Contrairement à une VMC double flux, qui nécessite un réseau complexe de gaines et souvent des faux plafonds, une CTA peut s’installer plus facilement en rénovation :

  • Elle fonctionne avec un réseau simplifié, souvent en mono-conduit.
  • Elle ne nécessite pas de reprise d’air dans chaque pièce.
  • Elle peut être installée dans un local technique, un garage ou un cellier.
  • Elle est compatible avec des maisons anciennes ou des rénovations partielles.

Ce que disent les experts

Le CSTB, l’ADEME et les retours de terrain (campagne CNL2) montrent que la ventilation est l’un des points faibles des rénovations énergétiques. Une mauvaise ventilation annule les bénéfices de l’isolation et peut aggraver les problèmes d’humidité, de moisissures et de santé respiratoire.

Les recommandations officielles insistent sur :

  • La nécessité d’un audit ventilation avant travaux.
  • Le contrôle des débits et des pressions.
  • L’importance de filtrer l’air entrant.
  • La prise en compte du radon et des polluants du sol dans les zones à risque.

 

En rénovation, une VMC simple flux ne suffit souvent pas à garantir un air sain dans toute la maison. Les centrales de traitement d’air (CTA), basées sur la surpression, offrent une solution plus efficace et mieux adaptée aux enjeux sanitaires et techniques.

 

Sources :
Rapport REX AQC sur la ventilation simple flux en rénovation 

CSTB – Cahiers techniques sur la ventilation en rénovation
ADEME – Recherche sur la qualité de l’air intérieur et les systèmes de ventilation