Autisme et grossesse : quand l’air que respire une mère façonne le cerveau de son enfant

De plus en plus d’études scientifiques pointent du doigt les effets de la pollution de l’air sur notre santé, et notamment sur le développement neurologique des enfants. Parmi les troubles concernés, l’autisme – ou plus précisément les troubles du spectre autistique (TSA) – suscite une attention croissante. Si la pollution extérieure est souvent évoquée, la qualité de l’air intérieur, là où nous passons près de 90 % de notre temps, mérite une vigilance toute particulière.

Un lien entre pollution de l’air et autisme établi par la recherche

Selon une étude publiée dans la revue Brain Medicine et relayée par Presse Santé, l’exposition à certains polluants atmosphériques pendant la grossesse pourrait augmenter le risque de TSA chez l’enfant. Les chercheurs ont mis en évidence que les particules fines (PM2.5), les oxydes d’azote (NOx) et d’autres composés organiques volatils (COV) peuvent perturber le développement cérébral du fœtus, notamment durant les périodes critiques de la gestation.

Une autre revue scientifique, citée par Ma Clinique, souligne que les interactions entre les gènes et les polluants environnementaux jouent un rôle essentiel dans l’augmentation de la prévalence des TSA. Les auteurs insistent sur le fait que les polluants inhalés peuvent déclencher des cascades biologiques complexes, affectant le système nerveux central et les fonctions immunitaires.

Pourquoi l’air intérieur est particulièrement préoccupant

Contrairement à l’air extérieur, l’air intérieur peut contenir des concentrations plus élevées de polluants, notamment en raison de sources domestiques comme les produits ménagers, les peintures, les meubles neufs, les bougies parfumées ou encore les systèmes de chauffage mal entretenus. Les COV, le formaldéhyde, les moisissures et les particules fines issues de la cuisson sont autant de substances susceptibles d’altérer la qualité de l’air intérieur.

Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables à ces expositions. Une étude relayée par Pourquoi Docteur rappelle que les périodes de développement fœtal et de la petite enfance sont des fenêtres de sensibilité où les effets des polluants peuvent être amplifiés.

Des mécanismes biologiques en jeu

Les polluants de l’air intérieur peuvent provoquer une inflammation systémique, un stress oxydatif et des perturbations hormonales. Ces mécanismes sont soupçonnés d’interférer avec la neurogenèse et la connectivité neuronale, deux processus clés dans le développement du cerveau. Des chercheurs de l’ANSES ont également mis en évidence que l’exposition précoce à la pollution de l’air, même à des niveaux modérés, peut avoir des effets durables sur la santé mentale et cognitive de l’enfant.

Comment améliorer la qualité de l’air intérieur

Pour limiter les risques, plusieurs gestes simples peuvent être adoptés :

  • Aérer quotidiennement, même en hiver, pour renouveler l’air
  • Utiliser des produits ménagers naturels ou labellisés sans COV
  • Éviter les bougies parfumées, encens et sprays désodorisants
  • Choisir des meubles et matériaux sans formaldéhyde
  • Vérifier l’état des systèmes de ventilation et si nécessaire installer une centrale de Traitement d’Air

 

La qualité de l’air intérieur est un enjeu majeur de santé publique, notamment pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Si les causes de l’autisme sont multiples et complexes, les données scientifiques convergent vers une influence significative des polluants atmosphériques sur le développement neurologique. En agissant sur notre environnement intérieur, nous pouvons contribuer à réduire certains facteurs de risque et offrir aux générations futures un cadre de vie plus sain.

 

Sources : Ma Clinique, Presse santé, anses.hal.science, Pourquoi Docteur