Quand l’humidité rend nos enfants asthmatiques

Une maison, c’est censé être un refuge. Un lieu où l’on respire, où l’on grandit, où l’on guérit. Pourtant, une étude récente menée par des chercheurs de la Dell Medical School de l’Université du Texas vient rappeler que l’air intérieur peut aussi devenir un facteur de risque, en particulier pour les enfants asthmatiques. Publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, cette recherche met en lumière un lien préoccupant entre la présence d’allergènes liés à l’humidité — comme les moisissures et les acariens — et une augmentation des infections respiratoires graves.

Les scientifiques ont analysé des environnements domestiques et ont constaté que certains allergènes présents dans la poussière des logements humides favorisent les inflammations des voies respiratoires. Ces particules microscopiques, invisibles à l’œil nu, peuvent déclencher des crises d’asthme plus fréquentes et plus sévères, et rendre les enfants plus vulnérables aux infections. Si l’étude souligne que les foyers précaires sont souvent plus exposés, elle rappelle aussi que l’humidité n’épargne aucun type de logement. Une maison bien située, bien construite, peut tout autant souffrir de remontées capillaires, d’infiltrations ou de défauts de ventilation.

L’humidité, un terreau pour les allergènes

Quand l’humidité s’installe, elle crée les conditions idéales pour que les moisissures se développent sur les murs, les plafonds, derrière les meubles. Elle permet aussi aux acariens de proliférer dans les matelas, les tapis, les rideaux. Ces deux allergènes sont parmi les plus puissants pour déclencher ou aggraver l’asthme. Et ce sont les enfants, dont les poumons sont encore en formation, qui en paient le prix le plus fort.

Les symptômes ne sont pas toujours immédiats. Ils s’installent dans le quotidien : une toux qui revient, une respiration sifflante, des nuits agitées, des absences scolaires répétées. Et parfois, des hospitalisations.

Ce qu’il faut faire : chercher la cause, pas juste masquer les effets

L’humidité ne se combat pas avec un simple coup de chiffon ou un spray désinfectant. Il faut comprendre d’où elle vient. Est-ce une infiltration par les murs ? Une dalle poreuse ? Une ventilation insuffisante ? Une condensation liée à un pont thermique ? Chaque cause appelle une solution différente.

Voici les étapes clés :

  • Observer : taches sombres, odeurs de moisi, condensation sur les vitres, peinture qui cloque… ce sont des signaux d’alerte.
  • Mesurer : un hygromètre permet de suivre le taux d’humidité. L’idéal se situe entre 40 et 60 %.
  • Diagnostiquer : faire appel à un professionnel pour identifier la source réelle du problème.
  • Traiter : colmater les fissures, améliorer l’étanchéité, revoir la ventilation.
  • Assainir : nettoyer les moisissures, remplacer les matériaux contaminés, laver les textiles à haute température.
  • Prévenir : maintenir une bonne ventilation (éviter les VMC simple flux mal réglées), privilégier les systèmes qui mettent le logement en légère surpression, comme une centrale de traitement d’air.

Pour les enfants, chaque souffle compte

Ce que cette étude nous rappelle, c’est que l’air de la maison n’est jamais neutre. Il peut être un allié ou un ennemi. Et quand il devient un vecteur d’allergènes, ce sont les plus jeunes qui en souffrent. Agir sur l’humidité, ce n’est pas seulement améliorer le confort. C’est protéger la santé, prévenir les crises, éviter les urgences.

 

 

Source : Journal of Allergy and Clinical Immunology, étude Dell Medical School, Université du Texas