Les moisissures même invisibles sont dangereuses
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Dans une interview exclusive réalisée par Édouard David pour Maison Saine, Stéphane Moularat revient sur ces recherches, explique comment repérer les moisissures invisibles et donne des conseils concrets pour limiter les risques. Une vidéo à ne pas manquer pour mieux comprendre les enjeux de l’humidité dans l’habitat.
Stéphane Moularat est ingénieur au Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), où il pilote depuis plus de vingt ans des recherches sur la qualité microbiologique de l’air intérieur. Spécialiste reconnu de la détection des moisissures, il a développé des méthodes innovantes pour repérer les contaminations fongiques, même lorsqu’elles sont invisibles à l’œil nu. Son expertise est aujourd’hui précieuse pour comprendre les risques liés à l’humidité dans les logements.
Détecter l’invisible : deux études clés
Parmi ses travaux les plus marquants, Stéphane Moularat a contribué à la mise au point de l’Indice de Contamination Fongique (ICF), un outil basé sur la détection de composés organiques volatils émis par les moisissures. Cette méthode permet d’identifier des contaminations actives, même en l’absence de traces visibles ou de spores dans l’air. Grâce à cette approche, il a été possible de révéler que 37 % des logements en France présentent un problème d’humidité et/ou de moisissures, un chiffre issu de la Campagne Nationale Logement menée avec l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur).
Une autre étude, menée sur plus de 1300 environnements intérieurs (logements, écoles, crèches), a permis de valider l’efficacité de l’ICF dans des conditions réelles. Ces travaux ont mis en évidence la fréquence des contaminations cachées, souvent situées derrière les revêtements muraux, sous les sols ou dans les systèmes de ventilation.
Moisissures et asthme : un lien confirmé
Stéphane Moularat a également participé à l’étude ESMHA (Effets Sanitaires des Moisissures dans l’Habitat), menée en Île-de-France par l’Observatoire Régional de Santé. Cette enquête a croisé des données de contamination fongique avec des indicateurs de santé recueillis auprès des habitants. Les résultats ont montré une association significative entre la présence de moisissures dans le logement et la survenue de symptômes respiratoires, notamment l’asthme. L’étude a aussi souligné que les enfants et les personnes sensibles sont particulièrement vulnérables à ces expositions.